Noir et silence.
J’ouvris enfin
les yeux. Lumière opaque. Une silhouette charmante et gracile
apparut dans le halo. Un ange, sans doute.
Il se pencha sur
moi. L’ange ressemblait étrangement à une femme mais belle, comme
on n’en voit jamais sur terre. Elle était blonde, avec des yeux
bleu marine.
Son parfum sentait
l’abricot.
Autour de nous, tout
était maintenant blanc et serein.
- Ué… on… eo… Je… ai…eu.
Les anges devaient
parler un langage à eux, un angélique jargon incompréhensible aux
non-anges.
- Ué… mon… ero… Je tai… eu.
Elle répéta
patiemment sa psalmodie et passa une main douce et fraîche sur mon
front lisse.
- Tu es mon héros. Je t’aime.
Je regardai autour
de moi, passablement hébété.
- Où suis-je ? Au Paradis ?
- Non. Au service de réanimation de l’hôpital Saint-Louis.
L’ange sourit,
rassurant… Je reconnaissais ce visage. Je l’aurais reconnu entre
mille. Amandine. Je sursautai. Tout me revint en mémoire. J’avais
lutté contre un ectoplasme intégriste.
- J’étais évanoui ?
- Oui, depuis trois heures.
Amandine cala un
coussin contre mes reins pour que je puisse m’asseoir plus
confortablement. Jamais je ne l’avais vue si attentionnée à mon
égard.
Près d’elle,
Raoul, Stefania et l’astrophysicienne guettaient mes réactions.
Raoul m’expliqua que Stefania avait été réveillée par mes cris.
Elle s’était précipitée dans mon appartement et elle avait
assisté aux derniers instants du duel.
On se serait cru
dans Règlement de comptes à OK Corral, soupira l’Italienne. Je
n’ai même pas eu le temps d’intervenir que tu l’avais déjà
éliminé.
- Il… il… est mort ?
Le célèbre rire de
Stefania retentit dans la chambre.
Ectoplasme |
- Les ectoplasmes ne meurent pas comme ça. Ton type a dû regagner dare-dare son enveloppe charnelle. Gageons que ce curieux a déjà signalé à ses amis que la maison est bien défendue.
Amandine m’embrassa.
- Mon amour ! Penser que nous avons été si souvent si près l’un de l’autre et que je ne me suis jamais doutée que tu étais le meilleur. Tu as réussi une décorporation. Faut-il que je sois aveugle pour ne pas savoir apprécier ce qui est à portée de ma main. Il aura fallu cette histoire terrible pour que je réalise que tu es un guerrier. Un vrai !
Elle se pressa
contre moi et je sentis la mœlleuse douceur de ses seins contre mon
bras. Une langue avide se fraya un chemin entre mes lèvres.
Ce baiser ne me
laissa évidemment pas indifférent. J’avais attendu si longtemps
cette seconde…
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