Lu dans le Magazine
féminin.
M.F. : L’âme,
dites-vous ?
KERBOZ : Oui. C’est
comme un gant invisible qui nous recouvre et qui s’enlève.
M.F. : Soyez plus
précis.
KERBOZ : Là-bas,
mon corps ressemble à un nuage transparent, rempli de reflets de
différentes couleurs. Il épouse le contour de mon corps normal mais
il n’a plus ni consistance ni poids et il se déplace aussi vite
qu’il veut. Il peut traverser les objets tout comme les objets
peuvent le traverser.
M.F. : C’est un
ectoplasme ?
KERBOZ : J’ignore
ce qu’est un ectoplasme. Je vous parle de mon corps devenu
transparent. Les humains ne peuvent plus le voir, il ne peut plus
communiquer avec eux. En revanche, il peut saisir les pensées des
vivants. Quelle sensation étrange !
M.F. : Et pour
voyager ?
KERBOZ : On voyage à
la vitesse de la pensée. Quand je suis transparent [mimant un
mouvement de natation], je peux vous traverser comme ça. Je demeure
cependant relié à mon corps physique par un cordon ombilical
argenté, une sorte de filin de sécurité lumineux et élastique.
M.F. : Et c’est
agréable de voler avec son « corps transparent » ?
KERBOZ : Oui. On a
l’impression de ne plus avoir de limites. On ne craint plus de se
blesser ou de se fatiguer. On n’est plus qu’une pensée en
suspension, capable de se déplacer à la vitesse des idées.
M.F. : Il faut quand
même beaucoup de courage pour regagner ensuite son corps de douleur
!
KERBOZ : Exact.
Surtout quand on a un ongle incarné !
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