Rose et moi
décidâmes un soir de nous décorporer conformément aux
enseignements de Freddy. Après nous être contentés de nourritures
légères pour dîner, nous nous étendîmes sur le sol, à même la
moquette synthétique. Nous nous concentrâmes sur notre respiration
et le sang baignant notre organisme.
Toujours suivant
les indications de Freddy, si une crampe surgissait, nous absorbions
notre douleur avant de l’oublier et, chaque fois que notre esprit
s’égarait, nous ramenions le vide en nous en ne songeant plus qu’à
contrôler notre souffle.
Nous passâmes
ainsi une demi-heure immobiles sur le plancher, le dos en compote,
avant d’être ensemble pris de fou rire. Apparemment, la méditation
juive, ce n’était pas notre tasse de thé.
Mutine, Rose me
mordilla l’oreille :
- Freddy a parlé également de plus agréables façons de sortir de son corps.
Je caressai ses
longs cheveux noirs :
- Je n’aime pas tant me saouler. L’alcool ne m’apporte pas la félicité, rien que des nausées et un fameux mal de crâne !
- Reste une autre technique, fit-elle, étirant voluptueusement ses membres endoloris avant de se précipiter dans mes bras.
Prestement, nous
nous déshabillâmes mutuellement.
- Il est dit que, pour bien méditer, il faut se débarrasser de tout ce qui nous alourdit, rappela mon épouse.
- Il est dit que, pour bien méditer, il faut sentir le sang battre dans ses tempes. Et je le sens, répondis-je, incorrigiblement scientifique.
-Il est dit que, pour bien méditer, il importe de s’allonger confortablement sur un lit, dit Rose, m’entraînant vers notre mœlleuse couche conjugale.
Nos corps
s’enlacèrent et progressivement nos esprits s’unirent vers la
joie. Nos deux enveloppes charnelles s’étirèrent timidement hors
de nos carcasses brûlantes pour fusionner au-dessus de nos têtes,
le temps de quelques secondes d’extase.
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