Les Thanatonautes (Bernard Werber) : Cook et Peary- la conquête du pôle nord

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mercredi 28 janvier 2015

Cook et Peary- la conquête du pôle nord

Le texte rappel les rivalités entre nation afin de conquérir un continent inexploré. L'évènement de ce type plus connu reste certainement celle qui opposa Cook et et Peary dans l'exploration du pôle nord !


   A un mois d'écart, deux Américains affirment avoir atteint le pôle Nord : le docteur Cook le 21 avril 1908 et le commandant Peary le 6 avril 1909. Cette double conquête du pôle déclenche une polémique : certains doutent de la véracité des faits, d'autres prennent parti pour l'un ou l'autre des explorateurs.
Si le différend entre Cook et Peary fit couler beaucoup d'encre, il inspira également dessinateurs et poètes.
Ce poème de Claudin paraît dans la rubrique " La semaine fantaisiste " du Petit Journal du 19 septembre 1909 (n° 983).
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Au Pôle Nord


Vous avez lu cette nouvelle
Dont se trouble mainte cervelle
Et dont chacun s'occupe fort :
Certain docteur que Cook on nomme
A, le premier de tous les hommes,
Posé le pied au pôle Nord.

C'est, dit-on, chose glorieuse,
Phénoménale, merveilleuse,
Et c'est le comble du progrès .
Je veux le croire sur parole
Et sans aller moi-même au pôle
Afin de voir si c'est bien vrai.

Donc, rengainons toute dispute,
Ne doutons pas une minute
Et répétons avec l'écho :
Ayant franchi la terre et l'onde,
Cook, debout au sommet du monde,
A poussé son Cook … oriko.

Il a, dans un lieu tout de glace,
Fixé une petite place
Et s'est écrié : c'est ici !
Mais nul n'était là pour l'entendre
Sinon des phoques aux yeux tendres
Et des ours aux membres transis.

Puis, reprenant vers les frontières
De terres plus hospitalières,
Vers des pays moins engourdis,
Sa marche toujours vagabonde,
Il est revenu en ce monde
Ainsi qu'il en était parti.

Mais le docteur Cook eut à peine
Le temps de souffler, ô déveine,
Que courut tout à coup un bruit :
Au pôle Nord, lieu chimérique,
Un autre malin d'Amérique
A posé le pied comme lui.

Aussitôt ces mêmes louanges
Qu'à Cook on donnait sans mélange,
On les déverse sur Peary
Qui sut de même, l'habile homme,
Planter son drapeau là-bas, comme
Il en avait fait le pari.

Après cette double victoire,
Le plus étonnant de l'histoire
C'est que demain, touchant accord,
Ils seront bien une centaine
A prouver de façon certaine
Qu'ils sont allés au pôle Nord.

Mais ces actions sans pareilles,
Dont on nous corne les oreilles,
Cette conquête étrange, à quoi
Nous serviront-elles ? Mystère !
Personne n'en sait rien sur terre,
Pas plus Cook ou Peary que moi.

Aux Américains peu importe !
Ce sont des gens d'étrange sorte
Pour qui battre un record, fut-il
En vérité le plus baroque
Comme de surprendre les phoques,
Est un triomphe bien viril.

D'ailleurs ils sont aussi pratiques,
Et si, dans ces pays arctiques,
Ils ont vu leur drapeau flotter,
Soyez sûrs que, malins et sages,
Ils sauront en tirer l'usage
Le plus propre à les contenter.

Ils aiment les boissons glacées.
Ils feront donc la traversée
Et, dédaignant le froid mortel,
Au pôle, terre américaine,
Construiront, la saison prochaine,
Une fabrique de cocktails.

Source: transpolaire.free

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