Les Thanatonautes (Bernard Werber) : 8- OU LE HEROS MEURT MOINS QU'ON AURAIT PU LE CROIRE

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samedi 24 janvier 2015

8- OU LE HEROS MEURT MOINS QU'ON AURAIT PU LE CROIRE

Attente. Rien d'horrible ne se produisit.
Arrière-grand-père avait tort. Mourir n'était pas si affreux que ça. Il ne se passait rien et c'était tout.
Le noir et le silence durèrent très longtemps.
Enfin j'ouvris les yeux. Une silhouette gracile apparut dans un halo de lumière opaque. Un ange sûrement.
L'ange se pencha sur moi. L'ange ressemblait étrangement à une femme mais une femme très belle comme on n'en voit jamais sur terre. Elle était blonde avec des yeux bruns.
Son parfum sentait l'abricot.
Autour de nous, tout était blanc et serein.
Je devais être au Paradis parce que l'ange me sourit.
     
- Ouahé... udéen... éatu... heu

Les anges devaient parler un langage à eux. Un jargon d'ange incompréhensible pour les non-anges.

- Fou... Nafhé... ludéhen... Eatuheu.

Elle répéta avec patience cette psalmodie et me passa sa main douce et fraîche sur mon front lisse d'enfant accidenté.

- Vous... N'avez... Plus de... Température.

Je regardais autour de moi, passablement hébété.

- Ça va ? Vous me comprenez ? Vous n'avez plus de température.
 
L'ange me rassura. 

- Où suis-je ? Au Paradis ?  

- Non. Au service de réanimation de l'hôpital Saint-Louis. 

- Vous n'êtes pas mort. Vous avez juste quelques contusions. Vous avez de la chance que le capot de la voiture ait amorti votre chute. Vous n'avez qu'une grosse estafilade aux genoux.

Je me suis évanoui ?

- Oui, pendant trois heures.
 
J'avais perdu connaissance depuis trois heures et je n'en avais aucun souvenir ! Pas la moindre bribe d'idée ou de sensation. Durant ces trois heures, il ne s'était rien passé.
L'infirmière me plaça le coussin sous les reins pour que je puisse m'asseoir plus confortablement. J'étais peut-être mort pendant trois heures mais cela ne m'avait fait ni chaud ni froid.
Ce qui me causa de vifs maux de tête, en revanche, ce fut l'arrivée de ma famille. Ils étaient tous très gentil et sanglotaient comme si j'avais réellement rendu l'âme. Ils affirmaient s'être fait beaucoup de soucis pour moi « Nous nous sommes fait un sang d'encre », disaient-ils très exactement. J'eus l'impression qu'ils regrettaient un peu que je m'en sois tiré. Si j'étais mort, ils m'auraient si bien regretté. D'un coup, j'aurais acquis toutes les vertus.
 

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