Les premières
xénogreffes furent instaurées vers le milieu du XXe siècle1,
plus précisément dans les années 1960-19702. Dès lors, l’homme
malade devenait comme une voiture dont il suffisait de changer les
pièces défectueuses. Du coup, la mort prit figure de simple
accident mécanique. S’il y avait décès, c’était faute de
pièces de rechange adéquates. Des chercheurs conçurent des cœurs
de cochon dotés des caractères génétiques correspondant aux
réceptacles humains où ils seraient implantés. Les techniques
permettant de supporter des organes étrangers étaient sans cesse
améliorées. Tout était remplaçable, sauf le cerveau. Et encore !
Il devint logique
de penser qu’un jour, on parviendrait à venir à bout de toutes
les pannes, y compris de la panne suprême : la mort. Ce n’était
qu’une question de technologie. Simultanément, la durée de vie
s’allongea. Avoir les apparences de la vieillesse était synonyme
de négligence. À chacun de bien entretenir sa mécanique
biologique.
On dissimula les
vieillards ratatinés ou d’aspect peu ragoûtant pour mieux exhiber
ceux qui pratiquaient, rayonnants, le tennis ou la course à pied. À
l’époque, on pensait que la meilleure manière de lutter contre la
mort était d’en camoufler les symptômes avant-coureurs.
Manuel
d’histoire, cours élémentaire 2e année.
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